Rouen : Démocratie et Politiques publiques locales
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Rouen : Démocratie et Politiques publiques locales

Débattre des politiques publiques locales en vue de construire et de proposer par délibération collective les choix d'une transformation sociale véritablement à gauche du local au global, tel est l'objet de ce forum ouvert à tous les citoyens rouennais
 
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 Compte-rendu de la table-ronde du 30 mai 2008

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Compte-rendu de la table-ronde du 30 mai 2008 Empty
MessageSujet: Compte-rendu de la table-ronde du 30 mai 2008   Compte-rendu de la table-ronde du 30 mai 2008 Icon_minitimeMer 4 Juin - 16:24

Compte rendu de la table-ronde du 30 mai 2008
« Comment débattre des politiques publiques locales,
pour une transformation véritablement à gauche »


Présents :
Céline Braillon (l’ADELS), Maurice Libessart (GAM) Matthieu Charlionet, Pascal Langlois, Isabelle Guyot, Hélène Klein, Jean-Baptiste, Bernadette Cornu, Michèle Polère, Blanche Petitjean, Jean Marie, Marie-lise Moalic, Eric Puren, Yves Peuziat, Alexandre Clatot, David Querret (observateur)
Excusés : Didier Chartier, Eloise Caperan, Jean Paul Camberlin, Catherine Demare, Janine Guespin

Après une brève introduction (Yves) replaçant les débats de la soirée dans la perspective de la constitution d’un groupe d’action territoriale dont la visée sera de contribuer par des réflexions et des propositions, à partir des situations, des projets et des enjeux rouennais, à construire une transformation sociale portée par les valeurs l’émancipation citoyenne, de la délibération collective, de la solidarité, du partage des richesses,

Céline Braillon, présidente de l’ADELS, a relevé :
-Les caractères d’une situation sociale où les inégalités ne cessent de se creuser et où les
enjeux mondiaux, sociaux et écologiques, sont importants. Des caractéristiques qui résultent de politiques menées qui ne sont donc pas satisfaisantes, des politiques se revendiquant pourtant d’un intérêt général porté par la démocratie représentative.
-La nécessité de poser, dans ce contexte, les questions :
-d’une nouvelle conception de l’intérêt général pour en faire un intérêt partagé, un intérêt créé en commun pour vivre ensemble et produire de la transformation sociale
-de l’essence même de la démocratie participative, qui ne doit pas simplement être un outil pour moderniser les services publics, être efficace, mais qui doit être un réel levier politique de participation concrète des citoyens en vue d’une réduction des inégalités et du partage des richesses. Une possibilité que permet aujourd’hui à la fois le niveau d’information et d’éducation du citoyen et l’action collective, paradoxalement dans un monde où chacun revendique le droit à l’autonomie. Une possibilité qui doit toutefois dépasser la difficulté culturelle française de co-produire.
-Les possibilités offertes localement existent :
-en s’appuyant sur :
-la richesse des lieux existant dans une ville (MJC, Centres sociaux, Conseil d’école…), qu’il faut investir qui peuvent être des lieux permettant de mettre en lien la diversité des citoyens, des lieux « passeurs de frontière » permettant de toucher tous les citoyens et ainsi les inclure dans le débat
-des projets (SCOT, PLU, Agenda 21…)
-de structures déjà existantes (on peut penser aux Conseils de quartier) qu’il s’agit de mettre en relation
-en exigeant de l’élu une nouvelle posture :
-animer le débat, instaurer le dialogue et l’arbitrer
-accepter de rendre compte de son mandat et le retour sur les engagements de campagne (sur lesquels il a été élu), demandé non pas dans une perspective de contre-pouvoir, mais tout simplement parce qu’il est normal de rendre compte.
-de dire clairement comment il souhaite associer les citoyens, consultation ? co-décision ?
-s’adresser au citoyen réel et non pas désincarné par une simple proposition e structures
-faire confiance dans les capacités de co-production du citoyen
-en accompagnant plus qu’en formant le citoyen vers une nouvelle posture
-pour qu’il soit capable de dialoguer, d’agir,
-pour dépasser la seule posture de la demande en interrogeant son expertise.
-par une éducation populaire qui ne soit pas seulement « un service » mais qui retrouve sa capacité à construire du changement social.

Maurice Libessart, secrétaire national des GAM a rappelé que les GAM (Groupes d’action municipale) nés en 1968 et réellement lancés en 1971, nés de la volonté de refuser la posture autocratique des maires (« ces maires de la Pentecôte »), se conçoivent comme des contre-pouvoirs visant, selon les cas de figure, à proposer, contester ou stimuler. Une force extérieur absolument nécessaire qui est allée parfois jusqu’à contester des pratiques d’un élu membre d’un GAM. Les GAM regroupant de simples citoyens comme des citoyens élus.
Les GAM ont dans ce cadre municipal de proposition une démarche de pédagogie et donc de formation des citoyens dans l’action leur permettant de découvrir l’exploitation et l’aliénation dont ils sont victimes.
Les GAM sont des structures locales totalement indépendantes mais elles ont une structure de mutualisation, le secrétariat national. Le secrétariat national organise les rencontres annuelles, publie un bulletin d’information « GAM-info » permettant de faire connaître l’action des GAM locaux et propose un service juridique de conseil.
Une trentaine de GAM fonctionne actuellement. De nombreuses demandes sont parvenues au cours des dernières semaines.
Le débat a couvert plusieurs questions résumées ici en trois points


La formation des citoyens aux procédures de décisions pour peser sur leur issue

Autour de la question de la formation des citoyens, les échanges ont permis de relever la nécessité de permettre que tout un chacun ait accès à l’information eu égard à la complexification des processus de décision (Pascal) régis par la loi et de la technicité qui ne doit pas être laissée aux mains des technocrates (Blanche). Elle permet ainsi de participer activement au côté des élus à la construction des politiques publiques, un devoir (Hélène). Des ambiguïtés – elles ont suscité du conflit démocratique - autour de cette question de la formation doivent être levées :
-elle doit être comprise comme une action dans l’interactivité (Céline), la réciprocité et non dans la transmission descendante d’un savoir partagé par une avant-garde éclairée, elle relève de la participation
-elle ne doit pas être pensée comme un moyen de former le citoyen pour qu’il « comprenne » les décisions des élus (Eric) ce qui n’a d’ailleurs jamais été dit ;-)
-elle ne doit pas enfermer dans la technicité, les élus comme les citoyens, elle doit permettre de s’approprier cette technicité pour s’en libérer et s’attacher d’abord aux enjeux, aux principes ou aux valeurs (Hélène).

Malheureusement l’éloignement de la décision du citoyen (ex : l’Europe, la communauté d’agglomération à la place de la Commune et bientôt la Communauté urbaine ici à Rouen) a pour conséquence, voire pour objectif, sa non participation et donc sa formation de plus en plus aléatoire car complexe. Et c’est grave ! (Hélène)
Malheureusement le citoyen ne dispose pas de temps pour rentrer dans la technicité et la formation à cette technicité (Isabelle). Ce qui pose la question de la reconnaissance du bénévolat (Céline), alors il délègue, et quand il délègue il est trahi. L’exemple des syndicats a été pris à propos de l’acceptation de l’allongement de la durée des cotisations pour obtenir les droits pleins à la retraite. (Isabelle)
Malheureusement le citoyen, totalement sous le poids de sa condition sociale, est souvent dans des situations tellement précaires qu’il ne peut agir et être inclus dans ces dispositifs participatifs, Si en 68 ça a bougé, c’est bien parce que tout le monde était dans la rue. N’est-ce pas ce qui fait défaut ? (Isabelle).


L’appropriation, par les militants de la participation, des lieux existants pour en faire des sources potentielles de dialogue, d’échange et de construction en commun
Cette appropriation n’est-elle pas illusoire ? Plusieurs expériences ont été relatées de Conseil d’Ecole (Pascal), de Conseil d’administration d’établissement scolaire qui ne permettent pas cet investissement participatif dans la co-élaboration. Certains syndicats vont, de ce fait, jusqu’à boycotter la présence de ses membres dans ces lieux qui ne sont que des chambres d’enregistrement qui ne tiennent pas compte des avis des membres (Jean Baptiste). D’autres expériences de participation à des Conseils de quartier ont montré aussi leur limite dans la mesure où la participation à l’élaboration de décision n’existe pas (Jean Baptiste, Michèle). Face à ce constat la responsabilité politique à l’origine de ces structures institutionnelles a été posée. En particulier et pour exemple, comment un conseil municipal peut-il réellement fonctionner sur le mode délibératif et porter cette pratique démocratique alors que le Maire est à la fois l’exécutant des décisions municipales et le président de l’assemblée votant ces décisions ? (Pascal)

Pour autant, d’autres voix se sont fait entendre en relatant des avancées même minimes, souvent à l’échelle locale, que génèrent, malgré tout, ces investissements surtout quand ils sont sur des projets bien définis pensés comme relevant de la militantisme participatif (Yves). Se pose alors la question d’être dans une structure, en percevant le caractère souvent vain de son engagement, tout en ayant la volonté d’y être quand même, pour espérer peser, dans l’action et l’engagement, agir (Michèle).
Eneffet la question se pose de savoir quel niveau, du macro ou du micro explique les défaillances de l’un par rapport à l’autre : est-ce la faible syndicalisation qui explique la dérive des représentants syndicaux ou est-ce leur dérive qui est à l’origine de la désyndicalisation qui ne permet pas d’agir (Jean-Marie)?


L’indispensable lutte locale, participative et créatrice pour dépasser ces difficultés
Dans ce contexte d’éloignement de la décision, d’absence de temps pour s’approprier le débat public, de précarisation du citoyen et de structure institutionnelle perverse au point d’aboutir à la trahison du citoyen, faut-il faire uniquement le choix de l’action sociale à la limite de la légalité (cf blocage par les dockers de la ville de Rouen) ou celui de l’immobilisme et de la fatalité ?

Parmi les réponses apportées, celle de la résistance (Hélène). Mais du « Résister c’est créer » de G Deleuze repris par Bennasayag (Céline).
Le fatalisme du citoyen, comme celui de l’élu sont à craindre. Il est nécessaire de garder l’utopie de la société que l’on veut car sans action la société se reconstruit autrement que ce que l’on veut. (Hélène)
Il faut construire des contre-pouvoirs, c'est-à-dire produire, bâtir des contre-productions, affirmer l’expertise du citoyen. C’est ce qui fait que le contre-pouvoir est différent de l’opposition. (Eric)
Il faut être capable de mettre en réseau des initiatives de quelques-uns pour construire cette transformation sociale que nous appellons de nos vœux pour tous (Céline). Il faut arrêter de penser que les citoyens, ne peuvent rien à cause de leur condition de vie, telle la précarité (Céline)

Des élus sont prêts à s’engager dans cette voie :
-des élus qui ne soient pas des cumulards à temps plein mais disposant du temps nécessiare pour être sur tous les dossiers (Matthieu),
-des élus conscients des responsabilités et qui savent que ce n’est pas facile d’allier, par exemple, la sécurité des populations et le respect de leur liberté(Matthieu),
-des élus qui ne conçoivent pas leur rôle sauf en lien étroit avec les gens au quotidien (Matthieu).
-des élus qui soient prêts à être l’interface entre les citoyens et d’autres élus plus incarnés par la mission qui leur incombe (Céline).
-des élus qui ont fait part de dossiers dont il est urgent de s’emparer, tel celui du retour de la restauration scolaire en régie publique en fin de délégation de service public en 2009 (Matthieu). Un groupe de projet municipal travaille sur cette question dont les conseils de quartier ne seront sans doute pas saisis.

Nous devons donc innover et trouver une autre voie si celles que nous avons prises jusqu’à présent n’a pas permis de voir aboutir nos espoirs autant que nous l’aurions voulu (Michèle). Trouver un autre chemin se faufilant entre des obstacles associant les citoyens volontaires ( élus, militants ou exclus volontairement ou non) pour construire à partir du local des façons de faire différentes et surtout potentiellement émancipatrices et donc transformatrices de la société (Yves).
Nous devons y aller avec enthousiasme et détermination, nous avons des élus qui sont prêts à s’engager dans cette voie, c’est une réelle chance et une opportunité, nous devons lancer notre projet de groupe d’action au plus vite (Marie-Lise).
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